Bon, ben, je me suis encore tapé une semaine d'hôpital cet été. Donc je me suis monté un nouveau vélo à la rentrée ! J'ai décidé ça depuis quelque temps : séjour à l'hôpital ⇒ nouveau vélo...

Il y a 9 mois, je montais déjà un vélo de randonnée en acier. Le cahier des charges était, en résumé : costaud, bonne position de conduite, simple, facile à entretenir et réparer. Le résultat fut le montage d'un Fuji Touring Disk. Cette fois-ci, je suis parti sur un vélo de route/gravier, avec cadre et roues en carbone, transmission électronique, double plateau, freins hydrauliques, pneus tubeless et pédales automatiques... Ça change.

Cadre Winspace G2, roues Lún Grapid, transmission Sram Force AXS Wide

Il a fallu faire des recherches et des calculs de sioux pour trouver un cadre à la bonne taille qui ait une douille de direction assez haute. J'ai fini par choisir un cadre et une fourche Winspace G2, des roues Lún Grapid, une transmission électronique sans fil Sram Force AXS, un double plateau 43-30 et une cassette 10-36.

Winspace fournit avec le cadre et les roues : le jeu de direction, les entretoises de direction, le collier de selle, la tige de selle carbone et les valves tubeless. Et j'avais déjà à la maison une potence Cube RFR à la bonne taille et un ruban de cintre Cube Race. Il ne restait plus qu'à choisir les derniers périphériques : un cintre Ritchey WCS ErgoMax, une selle Selle Italia Boost SLR Superflow L3, des pneus Panaracer Gravelking Slick Plus en 32 mm montés en tubeless, des pédales automatiques SPD BBB ForceMount BPD-14 et des porte-bidon SKS Dual SC.

J'ai reçu le cadre et les roues, direct from China, au bout de quinze jours. Puis j'ai commandé la transmission et les périphériques. Dix jours après, tout était à la maison pour être monté.

Montage

Le montage a été plutôt facile. Le cadre permet plusieurs types de routage des durites de freins : j'ai choisi de les faire ressortir du cadre juste sous la potence et cela s'est fait sans difficulté. La transmission SRAM sans fil est particulièrement facile à monter. Le réglage du dérailleur avant est assez fin, mais se fait bien. Il manque dans le kit cadre un capuchon pour boucher le trou laissé par le non-passage du câble de dérailleur avant, et les plaquettes en aluminium qui bouchent les sorties inutilisées des durites sur le cadre ne sont pas très pratiques. Hormis ces bémols, toute cette partie du montage s'est faite tranquillement.

J'ai clairement manqué d'expérience pour le montage des pneus en tubeless et pour la purge des freins hydrauliques. Autant le pneu avant s'est monté en cinq minutes, autant le pneu arrière a pris du temps. J'ai fini après plusieurs tentatives infructueuses par remplacer la valve tubeless d'origine pour que le pneu accepte enfin de se placer dans la gorge de la jante et "claque". J'ai pu ensuite remettre la valve d'origine et re-claquer le pneu sans problème.

La purge des freins hydrauliques Sram est très facile, mais la documentation est d'une confusion épouvantable ! Plusieurs types de freins, de raccords, de leviers sont mélangés dans la documentation et cela dans une douzaine de langues... Imbuvable. Surtout que la documentation n'est qu'une suite de procédures sans explications. J'ai carrément fini par créer un nouveau document par copier/coller des textes en français spécifiques à mon installation. Et en regardant quelques vidéos, j'ai réussi à donner un sens à ce chaos. Quand on a compris ce que l'on fait et pourquoi on le fait, la purge des freins SRAM prend 20 minutes, remplissage des seringues et nettoyage compris.

Enfin, j'ai dû reprendre après montage le centrage de l'étrier de frein avant parce le disque continuait de frotter. J'ai passé deux heures pour enfin parvenir à visser les vis au couple sans bouger l'étrier...

Résultat

La masse du vélo, avec pédales, porte-bidons et support de compteur, est 8,240 kg.

Coûts

Il faut encore ajouter 131 € d'outils que je n'avais pas : clé pour boîtier de pédalier Sram DUB, kit de purge, huile et graisse spécifiques pour freins Sram, pâte de montage carbone et réservoir d'air sous pression pour monter facilement les pneus tubeless.

Première sortie

Je n'ai parcouru avec ce vélo qu'une quinzaine de kilomètres, juste histoire de rejoindre mon endroit favori pour les photos de vélos. Autant dire qu'il faudra y revenir dans quelques centaines et milliers de kilomètres.

Ma position sur le vélo est tout à fait correcte. J'essaierai de déplacer une entretoise ou deux au dessus de la potence pour descendre le cintre de 1/2 ou 1 cm, voire de monter une potence un peu plus courte, pour voir si je peux faire encore mieux. Les cocottes sont larges et agréables. La selle est dure. C'est vrai que pour un aussi court trajet, je n'avais pas mis de cuissard et que je suis habitué à une selle en cuir, mais quand même, elle est dure. Le confort des pneus de 32 mm sur route est tout à fait correct. Sur les chemins, on verra plus tard. Je devrais pouvoir optimiser le confort en jouant un peu avec les pressions. Les vitesses passent bien. J'ai joué un peu avec le mode séquentiel qui permet le changement automatique de plateau en fonction du rapport demandé et cela fonctionne très bien. L'utilisation de la transmission sans fil Sram AXS, surtout avec le mode séquentiel, est vraiment simple et sympa. Pas de quoi se relever la nuit comparé à un système traditionnel à câbles, mais sympa. Les freins hydrauliques freinent bien. Et ils freineront encore un peu mieux dans une centaine de kilomètres, quand les plaquettes et les disques se seront salis et amalgamés.

La roue libre que j'ai abondamment graissée avant le montage est relativement silencieuse : ouf ! La transmission par contre est bruyante. Dès qu'on monte sur le grand plateau, on entend des cliquetis de chaîne. Cela reste supportable mais c'est dommage. Le cadre en carbone fait aussi remonter les bruits de roulements des pneus. Cela reste raisonnable, mais c'est aussi dommage. Il faut dire que je suis habitué à des vélos en acier qui ne laissent filtrer aucun bruit. Surtout que lors des passages un peu agités, une durite de frein tape dans le cadre carbone et cela résonne. J'avais monté une mousse autour de la durite du frein arrière sur une dizaine de centimètres au niveau du haut du tube diagonal pour éviter ce type de désagréments, et je ne l'ai pas fait pour la durite du frein avant parce que je ne vois pas comment faire entrer la sur-gaine en mousse dans la fourche. À l'occasion, je referai cela plus proprement, au moins avec une mousse qui englobe toute la gaine arrière.

Je ne parlerais pas ici de fiabilité. Rendez-vous dans un millier de kilomètres pour commencer à le faire. Je n'ai pas non plus placé dans ce texte un seul mot d'influenceur youtube : réactif, joueur, nerveux, rigide, etc. J'aurais trop honte.

Et voili-voilà, that's all, Folks !