C'est le deuxième article consacré à ce vélo. Le premier est ici : Montage d'un Winspace G2.

Le vélo roule bien, freine bien et est confortable. Quelques remarques en vrac pour servir d'état des lieux :

• Le cadre et la fourche se font totalement oublier. Depuis le montage, je n'ai pas touché au jeu de direction ou au boîtier de pédalier. Pourquoi faire ? Tout fonctionne impeccablement. Que demander de plus alors ? Peut-être le bruit des pneus, leur roulement sur l'asphalte : le bruit remonte dans le cadre et la fourche. C'est habituel pour du carbone et on n'y fait très vite plus attention, mais cela reste dommage.
• Esthétiquement, le cadre et la fourche sont vraiment très noirs anthracites, genre avion furtif. J'ai préféré couper le noir de tous les tubes du cadre par des adhésifs colorés. Je n'ai aucune compétence artistique : disons que ça rompt au moins la monotonie du noir-carbone.
• Il y a déjà des marques, des griffures blanches, sur les jantes carbone Lún Grapid : les cailloux marquent sur le carbone. Des éraflures ont aussi fait disparaître de la peinture sur le dérailleur arrière. C'est un vélo de gravier, hein ! On passe dans des chemins, avec des pierres, tout ça...
• Ma position sur le vélo est bonne. Le contraire eut été étonnant : c'est, à quelques millimètres près, la même position que sur mes autres vélos. C'était même fait pour.
• La selle Selle Italia Boost SLR Superflow L3 reste globalement assez dure mais je m'y suis habitué. Pour être totalement transparent, je n'ai pas dépassé sur ce vélo 3 heures consécutives. On verra ça au printemps.
• Les freins hydrauliques Sram Force freinent parfaitement et sont très doux à actionner : un seul doigt sur le haut des leviers suffit.
• La transmission électronique sans fil Sram Force AXS fonctionne parfaitement. Après deux déraillements dans les premiers kilomètres, et un ajustement plus fin du dérailleur avant, je n'ai plus subi aucun déraillement. Les changements de vitesse sont faciles. Aussi faciles qu'avec une transmission à câble, c'est dire. Et même, si l'on considère qu'actionner un bouton électrique avec 1 mm de course est plus facile qu'actionner un levier mécanique sur 2 cm, un peu plus faciles. Les batteries ont une autonomie, pour mon utilisation, suffisante. Je les recharge une fois par mois, plus par précaution qu'autre chose : c'est tout à fait gérable.
• La direction est très légère : avec une fourche de 400 g et une roue avant de 630 g, on ne s'en étonnera pas. Et donc, la direction est très sensible au vent latéral. On s'y habitue et on compense. Rien que de très normal. (Je me retiens de dire ici une méchanceté sur les célèbres sensations de youtubeurs...)
• J'ai connu quelques bruits parasites de durites qui claquaient à l'intérieur du cadre carbone lors des passages heurtés. En tirant un peu sur les durites et en repositionnant en particulier la durite du frein arrière et la mousse dans laquelle elle est glissée, ces bruits ont totalement disparu.
• Jusqu'à présent, la maintenance a été quasi nulle, consacrée principalement à la lubrification régulière de la chaîne : 1000 km avec ce type de vélo, c'est une paille. On verra dans quelques autres milliers de kilomètres s'il faut en faire plus, mais le cadre et la mécanique de ce vélo semblent très sains et j'en serais étonné.

Les pneus

Les pneus Panaracer Gravelking Slick Plus sont excellents : une découverte. Surtout à cause du prodige suivant : aucune crevaison à ce jour ! Ces pneus sont aussi confortables malgré leur relativement faible largeur (32 mm). Ils sont montés en tubeless et gonflés à 3,5 bar à l'arrière et 3 bar à l'avant. Je n'y touche plus pendant quinze jours, à ce moment ils ont perdu 1 bar et il faut regonfler. Cela paraît raisonnable. L'adhérence est bonne sur routes sèches ou mouillées, et sur chemins secs. Dans les chemins mouillés, dans la boue, l'herbe humide, le profil lisse de ces pneus montre, comme on pouvait s'y attendre, leurs limites. Il est assez amusant de rouler sur de l'herbe mouillée en côte, de sentir la roue arrière patiner et le vélo s'arrêter : ça manque d'efficacité... Bref, sur les terrains gras, on a le droit de préférer d'autres pneus, plus larges et avec de bons gros crampons. Personnellement, j'adore la glisse et le comportement de ces pneus, été comme hiver, me convient très bien.

La transmission

La transmission Sram Force AXS 12 vitesses en double-plateau pour boîtier pédalier Wide reste définitivement bruyante. Dès que l'on est sur le grand plateau et que l'on monte les pignons arrières, les quatre pignons les plus grands sont bruyants. Ben, yaka changer de plateau et ne plus "croiser"... Tout à fait. Je n'utilise jamais non plus les trois ou quatre plus petits pignons de la cassette. Parce que cela demande de la force physique, et puis ces pignons sont faits pour rouler très vite, et puis on n'a plus le temps de regarder le paysage, et puis on met des maillots moulants avec des pancartes publicitaires dessus, et puis un matin on se réveille cycliste sportif ! Quel cauchemar !

Même le mode séquentiel de la transmission, qui permet d'automatiser les changements de plateau, s'est révélé décevant à l'usage. Quand on est sur le grand plateau et que l'on monte les pignons, il faut arriver sur le 2e plus grand pour que le changement automatique de plateau se produise : la chaîne fait déjà du bruit depuis longtemps. Idéalement, il faudrait que le seuil pour le changement automatique de plateau soit situé au milieu de la cassette. Et d'ailleurs, il faudrait même que ce seuil soit modifiable. Malheureusement, rien n'est réglable à ce niveau.

Il y a longtemps déjà que que tous mes vélos sont en monoplateau. J'ai voulu avec cette transmission double-plateau revenir sur mes habitudes et il faut bien reconnaître que c'est un échec. Le constat est simple : un double-plateau ne m'est toujours d'aucune utilité. J'ai donc pris la décision de revenir au monoplateau. J'ai commencé par remplacer le double-plateau par un plateau de 38 dents. J'ai aussi retiré le dérailleur avant, évidemment inutile. Et tout de suite, les bruits de chaîne ont disparu. Il faut être sur le dernier et plus grand pignon pour entendre quelque chose. Je retrouve ainsi le niveau de bruit de transmission que j'ai sur mes autres vélos : inaudible la plupart du temps. Ouf ! La rapport minimum avec la cassette 10-36 est convenable (38 : 36 ≃ 1,06), mais je sais déjà qu'il sera trop limité au printemps quand j'irai rouler sur les chemins de montagne. Je viens donc de commander une cassette 10-44 et un dérailleur arrière compatible. Une fois ces dernières transformations effectuées, il sera temps de revendre le double-plateau, les dérailleurs avant et arrière inutilisés et la cassette 10-36... Stay tuned.

Sur les chemins